Madagascar : la biodiversité menacée
Une nouvelle source d’électricité pour Behenjy
Depuis récemment, la commune de Behenjy ne se contente plus de produire du foie gras et des beignets. En effet, la mise en service de la centrale hydroélectrique HydroMado a permis à cette localité de fournir 1,4 MW d’électricité. Cette avancée est une véritable aubaine pour Behenjy, connue pour être le berceau de certaines personnalités politiques influentes ayant marqué l’histoire du pays, et qui ont su grimper les échelons malgré des conditions difficiles.
Fin des problèmes d’énergie à Behenjy
Grâce à cette nouvelle centrale, Behenjy et ses environs ne souffrent plus des coupures d’électricité. Contrairement aux groupes thermiques installés il y a quelques années, dont le bruit dérangeait la population, HydroMado représente un bel exemple de partenariat public-privé. Cette réalisation intervient peu de temps après la rencontre entre le président de la République et le secteur privé. De plus, il est à noter que le groupe Mado, à l’origine de ce projet, est dirigé par un Malgache, ce qui suscite légitimement la fierté. Bien que la capacité de la centrale soit actuellement limitée à 2 MW, il s’agit d’une réussite dont il convient de se réjouir. Le groupe Mado démontre qu’avec de la volonté, tout est possible. Il suffit de faire le premier pas.
Encourager les initiatives locales pour résoudre la crise énergétique
Il est primordial de multiplier et de soutenir ce type d’initiatives pour mettre un terme définitif aux problèmes d’énergie. Il est nécessaire d’agir concrètement sans attendre les grands projets qui tardent à se concrétiser, laissant la population dans l’attente et la frustration. En 2018, Madagascar se classait déjà au 184e rang sur 190 pays en termes de connectivité électrique selon le Doing Business. La situation s’est depuis aggravée, comme en témoigne la perte d’une usine de verrerie au profit de Maurice, faute d’énergie.
La connexion de 70% de la population à l’électricité d’ici 2030 est un objectif ambitieux, mais réalisable. Les grands projets financés par les bailleurs de fonds n’ont pas donné les résultats escomptés, d’où l’importance de soutenir les petites initiatives locales telles qu’HydroMado. Même si le chemin est encore long pour combler les 400 MW nécessaires pour répondre à la demande, la multiplication de petites centrales pourrait y contribuer.
Il est crucial de mettre fin aux pratiques douteuses et à la mauvaise gestion qui plombent le secteur de l’énergie à Madagascar. Les subventions massives accordées par l’État pour renflouer les dettes de la Jirama pourraient être investies dans la construction de nouvelles infrastructures énergétiques à travers tout le pays. Il est temps de faire des choix stratégiques et de placer les intérêts du peuple au centre des préoccupations, pour que la Jirama cesse d’être un gouffre financier et devienne un véritable service public au service de tous les Malgaches.
Sylvain Ranjalahy