L’économie ultramarine en perte de vitesse après une année de résilience en 2023
L’économie des régions d’Outre-mer, qui avait fait preuve d’une certaine résilience en 2023 malgré la crise sanitaire, montre désormais des signes de dégradation. En effet, après une année marquée par une reprise progressive, les territoires ultramarins font face à de nouveaux défis économiques.
Les indicateurs économiques témoignent d’une situation préoccupante dans les départements et collectivités d’Outre-mer. La croissance, qui avait amorcé une timide reprise l’année précédente, montre des signes de ralentissement. De plus, le taux de chômage, qui avait légèrement baissé en 2023, repart à la hausse, fragilisant davantage la situation sociale des ultramarins.
Les secteurs clés de l’économie ultramarine, tels que le tourisme, l’agriculture et l’industrie, sont particulièrement touchés par cette dégradation. La crise sanitaire a eu des conséquences importantes sur ces secteurs, qui peinent à retrouver un rythme de croisière. Les entreprises ultramarines font face à des difficultés financières croissantes, mettant en péril de nombreux emplois.
Face à cette situation inquiétante, les autorités locales et nationales se mobilisent pour trouver des solutions. Des mesures de soutien économique sont mises en place afin d’accompagner les entreprises ultramarines dans cette période difficile. Il est crucial de relancer l’économie des régions d’Outre-mer pour assurer un développement durable et inclusif.
En conclusion, malgré une année 2023 relativement résiliente, l’économie des territoires ultramarins montre désormais des signes de fragilité. Il est essentiel de prendre des mesures rapides et efficaces pour soutenir les entreprises et les emplois dans les départements et collectivités d’Outre-mer, afin de relancer la croissance économique et sociale dans ces régions.
Chaque année, l’IEDOM, l’Institut d’émission des départements d’Outre-mer, publie un rapport détaillé sur la conjoncture économique des territoires ultramarins. Pour l’année 2023, il est noté une baisse de l’inflation et une résilience du climat des affaires, des éléments positifs qui ont marqué l’année écoulée. Cependant, les perspectives pour l’année 2024 ne semblent pas être aussi favorables, laissant présager des défis à venir pour ces régions.
Présentation du rapport annuel sur la situation des économies ultramarines à court et moyen termes pour 2023 et 2024
À Paris, Ivan Odonnat, président et directeur général, accompagné de Stéphane Foucault, directeur de l’Iedom, ont dévoilé récemment le rapport annuel portant sur l’état des économies ultramarines pour les années 2023 et 2024. Ce bilan s’avère être mitigé, marqué par diverses fluctuations et chocs économiques.
L’année précédente a été caractérisée par une certaine atténuation des tensions sur les prix de l’énergie et sur les chaînes d’approvisionnement mondiales. Cependant, elle a également subi l’impact d’un resserrement monétaire sans précédent, entraînant une hausse du coût du crédit. En parallèle, des chocs d’offre propres à chaque territoire ultramarin ont surgi, en lien avec leurs vulnérabilités économiques, sociales ou météorologiques, comme l’expliquent les dirigeants.
Ces différents « chocs » ont eu un impact significatif sur les prix et la demande. En effet, l’inflation a connu une baisse en 2023, passant de près de 5 % en décembre 2022 à 2,5 % en décembre 2023, principalement en raison de la diminution des prix de l’énergie. Cependant, en 2024, la situation a évolué, notamment en ce qui concerne le prix des produits alimentaires, demeurant élevés et contribuant à une flambée de l’inflation, particulièrement à La Réunion (+ 54,3 % sur les produits frais en un an). Cette augmentation de l’inflation est également due aux récentes hausses du coût de l’électricité, comme le mentionne Ivan Odonnat. Ces données ont été préalablement analysées par l’Insee dans sa dernière note de conjoncture mensuelle.
Par ailleurs, du côté des consommateurs, la consommation des ménages et les crédits à l’habitat ont connu un ralentissement. Les taux d’intérêt pour les crédits à la consommation et immobiliers ont augmenté, pénalisant ainsi les ménages et freinant la dynamique de consommation dans l’ensemble des départements ultramarins.
Fragilisation des entreprises et recul de l’activité
En ce qui concerne l’emploi et les entreprises, l’indicateur du climat des affaires a connu une baisse, bien que restant globalement au-dessus de sa moyenne à long terme en 2023. L’emploi salarié privé a progressé, avec une augmentation de 2 337 salariés à La Réunion entre 2022 et 2023 (+ 1,2 %). Cependant, les difficultés de recrutement se sont intensifiées et le taux de chômage demeure élevé. Pour l’année 2024, l’Iedom prévient d’une possible fragilisation des entreprises et d’un recul de l’activité dans certains territoires.
Cette tendance se confirme à travers les chiffres des défaillances d’entreprises. En 2023, 2 290 entreprises ont été placées en procédure collective (redressement ou liquidation judiciaire), dépassant ainsi le niveau d’avant la crise sanitaire. Ce chiffre a augmenté de 32 % par rapport à 2022, et les premières indications du premier trimestre 2024 ne sont pas encourageantes. Les tensions sont particulièrement marquées dans les secteurs de la construction et du commerce, entraînant une diminution des effectifs salariés. Dans certains territoires tels que la Guyane, Mayotte et surtout la Nouvelle-Calédonie, où les perspectives de sortie de crise du secteur du nickel demeurent incertaines, les chefs d’entreprise anticipent une baisse d’activité tous secteurs confondus.
Des solutions sont envisagées pour l’année 2024 afin de retrouver une croissance durable. Cela passe par un renforcement de l’investissement productif, notamment privé et dans le domaine de la transition énergétique, ainsi que par une meilleure intégration des Outre-mer dans leur environnement régional. Il est impératif de créer les conditions de compétitivité (accélérer la transformation numérique, résoudre les problématiques liées à la fiscalité et aux retards de paiement, former les acteurs économiques) et d’attractivité (libérer le foncier, concrétiser les projets d’infrastructures de transport, réduire l’insécurité) pour les territoires ultramarins. Reste à savoir si ce message sera entendu et suivi par les autorités gouvernementales.
source informationnelle : clicanoo.re
rédaction : intelligence artificielle