Jacques Tillier : Pas de place pour deux quotidiens

Jacques Tillier : Pas de place pour deux quotidiens

avril 15, 2024 0 Par BlanChapeau

Dans une interview exclusive, Jacques Tillier, dirigeant du prestigieux Journal de l’Île, partage ses réflexions suite à la décision récente du tribunal de commerce de prolonger la période d’observation du JIR jusqu’au 29 mai prochain. Suite à l’acquisition du Quotidien par Média Capital Réunion, il souligne l’importance de sa proposition visant à combiner la publication d’un journal quotidien en semaine et d’un hebdomadaire le week-end. Selon lui, cette stratégie serait la seule capable de sauver les deux fleurons de la presse réunionnaise.

Quelle est l’opinion de Jacques Tillier sur la décision du tribunal de commerce concernant le JIR ?

La décision du tribunal de commerce de prolonger la période d’observation du JIR jusqu’au 29 mai a suscité une réaction de la part de Jacques Tillier. Selon lui, cette décision entraîne inévitablement la séparation de nombreux salariés et journalistes, ce qui constitue un échec. Il pointe du doigt la responsabilité de Madame Chane Ki Chune dans cet échec, soulignant son refus de parvenir à un accord avec lui ou avec Monsieur Cadjee. Il met en avant l’importance du pluralisme dans la presse, soulignant la nécessité de respecter les lignes éditoriales de chaque organe de presse.

 

Un rapprochement avec Le Quotidien est-il envisageable ?

Concernant un éventuel rapprochement avec Le Quotidien, désormais sous un nouveau propriétaire, Jacques Tillier se montre prudent. Il rappelle que tout dépendra des décisions prises par Jean-Jacques Dijoux, le nouveau propriétaire de l’autre journal. Il évoque des discussions passées avec Henri Nijdam, laissant entrevoir une possible collaboration sur des aspects logistiques, mais insistant sur le respect des lignes éditoriales distinctes de chaque journal.

 

La mutualisation des moyens est-elle inévitable ?

Interrogé sur la nécessité de mutualiser les ressources entre les différents organes de presse, Jacques Tillier affirme qu’il n’y a rien d’inevitable. Il souligne le rôle de Jean-Jacques Dijoux en tant que chef d’entreprise et laisse entendre qu’une collaboration pourrait être envisagée si des intérêts communs sont identifiés. Cependant, il insiste sur le maintien des identités éditoriales distinctes de chaque média.

 

Les discussions avec les repreneurs du Quotidien depuis le rachat

Concernant les discussions avec les repreneurs du Quotidien suite à son rachat, Jacques Tillier indique qu’aucune discussion n’a eu lieu depuis la validation de la transaction. Il évoque des échanges passés avec Henri Nijdam, mais semble mettre un terme à toute collaboration potentielle, laissant planer un certain mystère sur les raisons de cette décision.

 

Quel avenir pour Le JIR à court et moyen termes ?

En ce qui concerne l’avenir du JIR à court et moyen termes, Jacques Tillier exprime ses préoccupations quant à la réduction de l’effectif de son équipe. Il évoque la nécessité de prendre des mesures pour diminuer les coûts, tout en soulignant que toute diminution du personnel est perçue comme un échec à ses yeux. Il envisage différentes options pour l’avenir du journal, notamment la possibilité de devenir un hebdomadaire, tout en soulignant sa volonté de préserver l’identité éditoriale du JIR.

 

Quelles perspectives après le 29 mai pour Le JIR ?

Concernant l’avenir du JIR après le 29 mai, Jacques Tillier se montre pragmatique et prend les choses étape par étape. Il souligne les défis financiers auxquels le journal est confronté, mettant en lumière le soutien financier limité de l’État et des collectivités locales. Il évoque la possibilité de rendre payant le contenu numérique du journal pour renforcer les revenus, tout en soulignant le soutien financier crucial des petites familles réunionnaises. Il exprime également son inquiétude quant à la situation de la presse réunionnaise dans son ensemble, soulignant le manque de soutien financier comparé aux médias métropolitains.

 

Quel est le regard de Jacques Tillier sur la presse réunionnaise actuelle ?

Jacques Tillier livre son point de vue sur la presse réunionnaise, soulignant son caractère français et appelant à une meilleure prise en charge des médias locaux par les autorités parisiennes. Il dénonce le manque de soutien financier de l’État et des collectivités locales en comparaison avec les médias métropolitains. Il exprime également ses préoccupations quant au risque de disparition des journaux locaux, mettant en avant le rôle crucial de ces médias dans la société réunionnaise.

Propos recueillis par Émilie Chatelet et Philippe Madubost

> Le JIR poursuit son redressement

TRIBUNAL DE COMMERCE. Jugeant les garanties financières apportées par Le Journal de l’île suffisantes, le tribunal de commerce a ordonné, hier, le maintien de la période d’observation, ouverte le 10 janvier dernier (renouvelable deux fois, NDLR) et a fixé une date de renvoi au 29 mai prochain. À la suite de l’examen des lettres d’intention de différents apporteurs de capitaux, remises mercredi au président du tribunal par le PDG du JIR, Jacques Tillier (notre édition du 4 avril), « il apparaît qu’en l’état, des versements de capitaux sont déjà intervenus et d’autres à intervenir, le tribunal estime donc qu’il y a des capacités de financement suffisantes pour permettre la continuation de l’activité », juge le président du tribunal de commerce de Saint-Denis, Bernard Molié. Le versement des salaires de mars et la validation d’un plan de sauvegarde de l’emploi ont également plaidé en faveur de la décision. L’objectif du prochain point d’étape, fixé au 29 mai, est double. Le tribunal veut s’assurer, à cette date, du « versement effectif de ces capitaux envisagés dans les documents présentés », mais aussi donner du temps aux deux acteurs locaux « de dégager des perspectives d’évolution de la presse locale, à savoir est-ce qu’il y aura éventuellement des intérêts communs entre le JIR et ses structures et Le Quotidien, l’avenir nous le dira », a précisé le président du tribunal.

P.M.



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source informationnelle : clicanoo.re
rédaction : intelligence artificielle