Grand Port : Un pas en avant
Un accord a été conclu après trois années de discussions entre le Département et le Grand Port maritime, aboutissant à la signature d’un bail de 75 ans pour une parcelle de 17 hectares dédiée à l’aménagement d’une zone arrière portuaire. Cette étape revêt une importance capitale pour la croissance de ce segment vital de l’économie de l’île.
Le développement du Grand Port maritime de La Réunion : une avancée majeure
Pas à pas, le Grand Port de La Réunion continue son expansion. Après l’installation de nouveaux équipements, l’acquisition d’un dock flottant et la construction d’une aire adaptée aux conteneurs réfrigérés, une étape cruciale a été franchie avec la signature d’un document essentiel pour la création de la zone arrière portuaire tant attendue. Cette initiative est d’autant plus nécessaire suite à la crise des conteneurs vides en 2022.
Après trois années de concertation impliquant divers partenaires tels que l’État, la Région, le TO, la commune du Port et le monde économique, le conseil départemental et le Grand Port se sont entendus sur un bail emphytéotique administratif d’une durée de 75 ans, concernant dans un premier temps un terrain de 17 hectares situé à l’arrière du Port-Est. À terme, ce sont 80 hectares, dont le Département est propriétaire depuis les années 70, qui seront dédiés à l’activité portuaire.
« La mise à disposition de ces terrains revêt une importance capitale en raison de leur caractère stratégique. La ZAP sera un levier de création de valeur ajoutée pour l’économie de notre île, non seulement en termes de chiffre d’affaires mais également en matière d’emplois directs et indirects. Cela contribuera à faire de La Réunion un territoire doté d’un grand port moderne », s’est réjoui le président, Cyrille Melchior, lors de la signature des documents.
Un projet d’envergure pour l’avenir de l’île
« C’est une journée mémorable pour nous tous, après un long processus de collaboration fructueux pour bâtir l’un des axes de développement majeurs de l’île », confirme Shenaz Bagot, présidente du conseil de surveillance du Grand Port. Alors que le principe de la création d’une ZAP a été acté en décembre 2020, de nombreux échanges ont été nécessaires pour définir ses contours, en prenant en compte diverses contraintes telles que l’exploitation des terrains par le carrier Teralta ou les besoins liés au chantier de la NRL.
Un premier ensemble de 7,5 hectares en bord de bassin a déjà été réhabilité et sera disponible dès novembre prochain pour un loyer annuel de 47 000 euros, fixé par les Domaines. « Les études techniques sont bien avancées et les dossiers de travaux ont été transmis à la DEAL », assure Shenaz Bagot.
« Il s’agit de mettre en place une plateforme portuaire sécurisée polyvalente, avec une connexion à la rue Jesse-Owen. Un investissement de 40 millions d’euros sur la période 2024-2028 », précise Éric Legrigeois, directeur du Grand Port. « Il y aura des espaces de stockage pour les conteneurs vides, mais pas seulement. Cet espace doit rester flexible pour s’adapter aux besoins futurs de La Réunion. La flexibilité est l’essence même d’un port. » À terme, la ZAP comprendra des zones dédiées à la logistique, au stockage, à l’industrie, aux services et à l’innovation.
Objectif 2035 : un projet sur le long terme
La durée importante du bail, s’étendant sur trois générations, vise à assurer la pérennité et à envisager d’autres modèles de développement, tels que la transition d’un territoire d’importation à un territoire d’exportation, souligne la présidente Bagot.
Certains, comme Emmanuel Séraphin, président du TO, envisagent déjà l’évolution de la « ZAP » vers une « ZIP », c’est-à-dire « une zone industrialo-portuaire où nos entreprises locales pourraient opérer en zone franche, sous douane, et être plus compétitives dans la région. »
Un projet qui devra également s’inscrire dans une vision globale d’aménagement régional, tout comme Cambaie, la zone Pierre-Largourgue, Pierrefonds ou Beauvallon, selon Huguette Bello, présidente de la Région, pour qui le développement du Grand Port est un vecteur d’attractivité et d’ouverture au monde.
Rappelant l’engagement de son prédécesseur, Jacques Billant, dans ce dossier, le préfet Jérôme Filippini a salué la libération « d’un espace qui permettra de libérer le potentiel du Grand Port, l’une des deux artères irriguant le cœur de notre île et qui risquait la congestion. »
Ainsi, la zone arrière portuaire marque le début de la première des cinq phases d’aménagement prévues, avec une extension sur 80 hectares achevée d’ici 2035.
Sébastien Gignoux
source informationnelle : clicanoo.re
rédaction : intelligence artificielle