Éthique de la patte

mai 16, 2024 0 Par BlanChapeau

La régulation de la campagne électorale par la Haute Cour Constitutionnelle

Il est enfin temps ! La Haute Cour Constitutionnelle met en lumière les règles à respecter pendant la période de campagne électorale. C’est une avancée significative, car elle sert de repère moral pour éviter tout abus pouvant être commis dans un camp politique comme dans un autre. Malgré les limites de son pouvoir, cette institution joue un rôle crucial dans le processus électoral. En effet, les pratiques politico-électorales persistent d’une République à une autre, avec la politisation de l’administration, l’utilisation des ressources administratives à des fins électorales et la mobilisation des fonctionnaires, qui sont des traditions bien ancrées. La création de la Commission Électorale Nationale Indépendante (Ceni) a apporté une certaine nouveauté, bien que sa crédibilité ait souvent été remise en question. Les partis politiques de l’opposition participent aux élections législatives après avoir boycotté la présidentielle en raison de leur perception de la partialité de la HCC et de la Ceni. Malgré cela, peu de choses ont véritablement changé entre ces deux scrutins. Tout le monde espère toutefois que le processus électoral se déroulera conformément aux règles établies, même si des doutes subsistent.

Les enjeux de la moralité en politique

La participation d’un ancien patron d’un organisme de lutte contre la corruption, devenu fonctionnaire de la Ceni, à la campagne électorale a semé le doute quant à l’intégrité de l’organisation des élections. Cette situation a entaché davantage la réputation déjà fragile de la Ceni, même si l’individu en question aurait démissionné avant de se lancer dans la campagne. Il s’agit d’une erreur regrettable, d’autant plus qu’elle a été commise par une personnalité dont le comportement et la probité devraient être exemplaires. Cette situation soulève des interrogations sur la crédibilité des institutions de lutte contre la corruption.

Il est impératif, bien que non explicitement stipulé, qu’une personne ayant occupé des fonctions au sein de telles institutions s’abstienne de se lancer dans une carrière politique ou administrative de moindre envergure. C’est une question de respect envers l’opinion publique et la lutte contre la corruption. Sinon, cela remettrait en cause toute la crédibilité de ces institutions et créerait un climat de suspicion. Cela relève simplement de l’éthique et de la moralité en politique.

La nécessité de préserver l’intégrité des institutions

D’autres cas similaires ont été relevés, comme celui d’un ancien directeur général d’un organisme devenu directeur de cabinet d’un ministère. Il est légitime de se demander si un ancien Président peut redevenir ministre ou secrétaire général d’un ministère. Bien que les situations diffèrent, la question de la moralité reste primordiale. Il est essentiel de respecter les principes républicains pour préserver l’intégrité des institutions et renforcer la confiance des citoyens envers l’appareil étatique.

Sylvain Ranjalahy