Compétences sages-femmes : uniformisation en santé publique

Compétences sages-femmes : uniformisation en santé publique

mai 9, 2024 0 Par BlanChapeau

Les sages-femmes : une formation standardisée pour une meilleure prise en charge

La standardisation de la formation des sages-femmes est désormais une réalité pour les étudiants en maïeutique. Cette avancée résulte d’une collaboration fructueuse entre l’Agence Nationale des Nations Unies pour la Santé Sexuelle et Reproductive et les universités publiques des anciennes provinces. L’objectif de cette initiative est de garantir une formation identique pour tous les étudiants en sages-femmes, qu’ils exercent dans des centres de santé ou des hôpitaux. Lors d’un atelier récent à Andraharo, le docteur Faly Razanalison, chargé de Programme de la Santé de la Reproduction et de la Planification Familiale, a souligné l’importance de cette uniformisation des cours. Des sages-femmes expérimentées interviennent pour transmettre leur savoir et leur expertise aux futurs professionnels de la santé. Cette standardisation vise à offrir des soins cohérents et de qualité aux femmes enceintes, améliorant ainsi leur prise en charge.

Une autre démarche en vue d’améliorer et de renforcer les compétences des étudiants en maïeutique est la mise en place d’une évaluation par le biais d’un examen unique, soutenu par la Banque mondiale. Le docteur Faly Razanalison insiste sur l’uniformisation des compétences des sages-femmes, soulignant que l’humanisation des soins est primordiale pour instaurer une relation de confiance entre la patiente et la sage-femme. Malheureusement, certains comportements inappropriés, tels que les cris, les insultes ou les violences physiques envers les femmes en travail, peuvent parfois être observés chez certaines sages-femmes. C’est pourquoi l’uniformisation des compétences est essentielle pour rassurer les femmes enceintes lors de leurs consultations.

Le défi du manque de personnel dans le domaine de la maïeutique à Madagascar est un problème majeur. En effet, le nombre de sages-femmes est bien en deçà des normes recommandées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Actuellement, on dénombre une sage-femme pour seize mille habitants, alors que la norme internationale est d’une pour cinq mille habitants. Ce déséquilibre a des conséquences dramatiques, avec dix décès de femmes chaque jour lors de l’accouchement, dont trois sont des adolescentes de moins de 18 ans. Augmenter le nombre de sages-femmes est crucial pour réduire le taux de mortalité maternelle, car de nombreuses causes de décès pourraient être évitées.

Investir dans la main-d’œuvre des sages-femmes présente des retombées significatives en termes d’amélioration des résultats en matière de santé et de bien-être social. Des études ont démontré que la mise en place d’une couverture universelle des interventions effectuées par les sages-femmes pourrait réduire le taux de mortalité maternelle de deux tiers. Ainsi, un investissement massif dans ce secteur s’avère indispensable pour préserver de nombreuses vies.

Les compétences des sages-femmes vont bien au-delà de la simple assistance à l’accouchement. Leur champ d’action englobe également la fourniture de soins pré et postnatals, la délivrance de conseils en matière de planification familiale, la participation au dépistage et au traitement des Infections sexuellement transmissibles (IST), ainsi que la prestation de services de santé maternelle et reproductive aux jeunes femmes.