Tractations intenses dans les groupements parlementaires

juillet 2, 2024 0 Par BlanChapeau

Une lutte après la lutte. Quelques jours après l’annonce des résultats définitifs des élections législatives, les élus entament déjà un nouveau combat, celui concernant la formation des groupes parlementaires et l’élection des membres du bureau permanent de l’Assemblée nationale. Malgré la majorité absolue obtenue par la plateforme de la majorité présidentielle (Irmar) avec quatre-vingt-quatre députés, la coalition cherche à rallier le plus grand nombre de députés indépendants à sa cause.

L’enjeu pour les partisans du pouvoir est la consolidation de leur emprise sur la Chambre basse. Depuis le début, plusieurs candidats indépendants se rapprochent de l’Irmar et il est fort probable qu’ils rejoignent le groupe parlementaire Orange pour cette législature. « Parmi les cinquante indépendants élus, certains ont déjà été en contact avec l’Irmar. Qu’ils aient été approchés ou vice versa, le fait est qu’ils sont déjà dans la sphère de l’Irmar », explique le député de Tana I, Augustin Andriamananoro, lors d’une émission télévisée.

Conformément à la loi, un député ne peut appartenir qu’à un seul groupe parlementaire pendant la législature. En ralliant le plus grand nombre d’indépendants, l’Irmar peut influencer le rapport de force en sa faveur. Surtout avec une opposition n’obtenant que vingt-trois sièges, dont vingt-deux pour la plateforme Firaisankina et un pour le collectif des Malgaches. Le député de Betroka, Nicolas Randrianasolo, estime qu’opposer directement au pouvoir en place est une stratégie erronée. « Pour ma part, même si je ne me suis pas présenté avec l’Irmar, je ne vais pas m’opposer au pouvoir en place », déclare le député ayant remporté quatre mandats dans le Sud de l’île.

### Gestion

Le fait que l’Irmar insiste pour rallier le plus grand nombre d’indépendants possible est une stratégie visant à mieux gérer les forces à Tsimbazaza. Il est important de souligner que ces députés indépendants peuvent avoir une influence significative sur les résultats lors des votes parlementaires. S’ils restent indépendants, chaque vote de loi à l’assemblée sera un affrontement, car les indépendants sont en quelque sorte des éléments libres par rapport aux consignes des partis.

Alors que plusieurs députés indépendants sont déjà annoncés comme proches de l’Irmar, d’autres sont toujours en discussion pour rejoindre le groupe parlementaire de l’opposition. Même si aucun nom n’a encore été mentionné, il est certain que le Firaisankina a déjà entamé des pourparlers avec ceux susceptibles de les rejoindre. Cependant, même si la totalité des indépendants rejoignent le camp de l’opposition, l’émergence d’un ou deux groupes parlementaires composés exclusivement d’indépendants n’est pas à exclure. Certains députés indépendants ont exprimé leur souhait de former un tel groupe parlementaire pour jouer le rôle d’arbitre entre l’Irmar et l’opposition. À sa sortie de la salle d’audience de la HCC, le nouveau député du troisième arrondissement de la capitale, Ogascar Fenosoa, annonce son intention de créer un groupe parlementaire indépendant. Selon lui, cette initiative vise à équilibrer les forces à l’Assemblée nationale.