Retards de paiement causent perte trésorerie de 819 millions €

Retards de paiement causent perte trésorerie de 819 millions €

juillet 1, 2024 0 Par BlanChapeau

La semaine dernière, l’Iedom a dévoilé son observatoire annuel des délais de paiement dans les régions d’Outre-mer. Bien que l’on constate une amélioration des délais, ces derniers tendent à se rapprocher des standards nationaux. Cependant, des zones d’ombres persistent et nécessitent une vigilance accrue.

Les délais de paiement en baisse dans les DCOM

En cette année 2022, une tendance à la diminution des délais de paiement entre entreprises dans les départements et collectivités d’Outre-Mer (DCOM) de la zone euro est observée. Les délais clients ont été réduits à 37 jours de chiffre d’affaires, soit une baisse de trois jours par rapport à l’année précédente. Parallèlement, les délais fournisseurs ont également diminué de quatre jours, atteignant un total de 42 jours. Selon le rapport annuel de l’Iedom sur les délais de paiement en Outre-mer, cette diminution significative est principalement attribuée aux très petites entreprises (TPE) qui représentent 85,4 % des entreprises de la collecte. Ces TPE ont vu leurs délais clients diminuer de trois jours et leurs délais fournisseurs de quatre jours, contribuant ainsi à rapprocher nos DCOM des moyennes nationales françaises, établies à 29 jours pour les délais clients et 37 jours pour les délais fournisseurs.

L’impact du secteur du soutien aux entreprises

Il est également essentiel de souligner le rôle prépondérant du secteur du « soutien aux entreprises » qui comprend près d’un tiers des entreprises ultramarines dans cette tendance à la baisse des délais de paiement. Entre 2021 et 2022, les délais clients et fournisseurs de ce secteur ont enregistré une chute de 12 et 8 jours respectivement, atteignant des chiffres de 38 et 30 jours. Une part importante de ce secteur est constituée d’entreprises spécialisées dans la location de machines et équipements, souvent impliquées dans le dispositif de défiscalisation nommé « Girardin Industriel ». Ces entreprises affichent des délais de paiement très courts, seulement 3 jours pour les clients et 6 jours pour les fournisseurs, impactant ainsi favorablement les moyennes du secteur. Cependant, en excluant ces entreprises, la réduction des délais serait moins significative, avec 65 jours pour les clients et 48 jours pour les fournisseurs.

Des retards préjudiciables à la trésorerie des entreprises

Malgré ces améliorations notables, les délais de paiement continuent d’avoir un impact conséquent sur la trésorerie des entreprises. Alors qu’un quart des entreprises subit des retards de paiement, la trésorerie nette qui pourrait être mise à disposition de l’ensemble des entreprises ultramarines en l’absence de tout retard de paiement s’élèverait à 819 millions d’euros. De plus, les disparités géographiques sont significatives, même si les entreprises respectent le seuil légal de 60 jours dans l’ensemble des DCOM. Les délais de paiement demeurent particulièrement longs en Guyane et à Mayotte, dépassant les 50 jours. Quant à la Réunion, les délais clients dans ce département sont en légère baisse (-3 jours par rapport à 2019), mais restent stables sur une année, à 39 jours. En somme, malgré une réduction de l’écart entre les territoires, les délais demeurent encore élevés. Les écarts avec la France entière varient également d’un territoire à un autre, allant de 2 jours de plus en Martinique à 27 jours de plus à Mayotte.

Les contrôles des délais de paiement et les sanctions

En 2022, 24 % des entreprises ultramarines ont subi des retards de paiement de la part de leurs clients, en baisse de deux points par rapport à l’année précédente. Ces retards sont principalement concentrés sur des durées inférieures à un mois ou supérieures à deux mois, touchant respectivement 9 % et 10 % des entreprises. Seules 5 % des entreprises subissent des retards compris entre un et deux mois. Par ailleurs, le délai de paiement moyen de l’État a augmenté en 2023, atteignant 22 jours dans les DCOM, en raison d’une augmentation des demandes de paiement. Le délai global de paiement pour la commande publique a également augmenté de 4 jours, s’élevant à 23 jours. Dans le secteur public local et hospitalier, les délais de paiement ont diminué de 2 jours en 2023, atteignant 61 jours. Malgré cette baisse, ils demeurent supérieurs aux délais réglementaires maximums et à la moyenne nationale, en raison d’une faible adoption de la comptabilité d’engagement.

Enfin, les contrôles des délais de paiement effectués par la DGCCRF en 2023 ont concerné 24 établissements ultramarins. Les dépassements des délais légaux ont donné lieu à des avertissements et des procès-verbaux, entraînant des amendes totalisant 1,8 million d’euros.

J.D

source informationnelle : clicanoo.re
rédaction : intelligence artificielle