Campagne de la CGPER pour une Chambre verte
La commune de Saint-Pierre voit se dessiner une nouvelle dynamique politique avec l’annonce de la candidature du syndicat agricole de la CGPER à la présidence de la Chambre d’agriculture. En effet, les élections pour ce poste stratégique sont prévues pour le mois de janvier 2025. Ce choix de candidature souligne l’importance de l’agriculture dans cette région et la volonté de défendre les intérêts des professionnels du secteur. Il s’agit là d’un enjeu majeur pour le développement économique et social de la commune, et cette candidature pourrait bien marquer un tournant dans la gestion des politiques agricoles locales.
La nécessité d’un renouveau à la Chambre d’agriculture de La Réunion
“La chambre a besoin d’un changement radical.” C’est avec ces mots que Jean-Michel Moutama, président de la Confédération générale des planteurs et éleveurs de La Réunion (CGPER), a lancé la campagne électorale pour la présidence de la Chambre d’agriculture. Les élections auront lieu en janvier 2025, et les premiers candidats commencent déjà à se manifester.
Selon la CGPER, il est impératif de présenter sa candidature face à la situation actuelle de l’instance agricole. “Elle fonctionne comme il y a 40 ans. Elle est en crise, avec des problèmes financiers et un personnel démoralisé et insuffisant. La Chambre a besoin d’un nouvel élan car rien n’avance”, souligne Jean-Michel Moutama, entouré des autres membres du syndicat. Il constate également une agriculture en déclin, avec des productions en baisse dans presque toutes les filières.
La gestion financière
Le programme de la CGPER met en avant la nécessité d’une répartition équitable des subventions agricoles et d’une meilleure gestion des fonds propres de la Chambre verte. Actuellement, cette dernière cumule une dette sociale de quatre millions d’euros, à laquelle s’ajoute une dette envers les prestataires de deux millions d’euros. “La Réunion bénéficie de nombreux financements : le POSEI pour 120 millions, le FEADER pour 260 millions, le département pour 40 millions, et d’autres. Pourtant, tous les agriculteurs n’en bénéficient pas”, dénonce le président du syndicat. Il fait référence aux petits agriculteurs et aux indépendants, qui ne font pas partie d’un réseau de distribution organisé. Actuellement, ces professionnels ne reçoivent pas toutes les aides, notamment le POSEI*.
“Nous proposons de territorialiser et de déconcentrer la gestion de cette enveloppe au conseil régional et de revoir les critères d’éligibilité avec l’UE. Nous suggérons aussi de donner au préfet une plus grande autonomie sur les appels à projets de France Agrimer pour adapter les investissements et avoir des enveloppes dédiées par DOM”, ajoute le candidat.
La gestion humaine
La CGPER souhaite “redonner vie et passion” à la Chambre d’agriculture, alors que ses 170 salariés se plaignent régulièrement de leurs conditions de travail par le biais de grèves et d’arrêts maladie prolongés. Pour y remédier, le syndicat promet “un management positif et participatif pour restaurer un climat de confiance et redonner du sens”. Cela passe notamment par l’élaboration de contrats d’objectifs, qui nécessitent l’adhésion du personnel. En ce qui concerne les élus, Jean-Michel Moutama critique ouvertement le comportement de l’équipe en place. “Frédéric Vienne – l’actuel président non candidat à sa réélection – s’est retrouvé seul, ses vice-présidents ayant d’autres engagements. Nous, nous serons des élus engagés conscients que cela implique d’abandonner son exploitation et sa famille”, affirme-t-il, reconnaissant l’investissement personnel requis.
Dans le but de remotiver les troupes, la CGPER propose d’accompagner les départs en retraite sans pour autant les remplacer, et de renforcer les compétences des autres salariés. “Actuellement, les techniciens agricoles ont le même niveau d’études que les jeunes qui s’installent. Comment peuvent-ils les aider ?”, souligne le président du syndicat. La solution pour remédier à cela est simple : offrir au personnel “une formation à l’ingénierie agricole dispensée sur le territoire”. Actuellement, il est nécessaire de se rendre en métropole pour suivre un tel cursus. La CGPER vise à ce que les effectifs de la Chambre d’agriculture gagnent en expertise pour une présence et une efficacité accrues sur le terrain.
De la même manière que les semences demandent de l’anticipation, la CGPER aspire à une politique également anticipée avec des “contrats d’accompagnements personnalisés et non plus construits sur un modèle unique d’exploitation”. Cela permettrait de préparer et de trouver des débouchés pour les productions, notamment auprès des collectivités via, par exemple, les Pôles territoriaux de coopération économique (PTCE). Prévenir le manque de débouchés implique également l’implication de l’institution dans des projets tels que l’ouverture de nouveaux abattoirs, laboratoires et stations de traitement des affluents d’épandage.
Avec un tel programme, la CGPER souhaite convaincre par une refonte totale de la structure, incluant également la construction d’un nouveau siège. La liste, qui lance sa campagne, appelle à l’unité de tous les horizons. Parallèlement, la FDSEA-JA a déjà présenté sa candidature portée par Olivier Fontaine, déjà secrétaire général de la Chambre d’agriculture. L’UNPA est également prête. Il leur reste six mois pour remporter une élection ouvrant la voie à six ans de mandat.
Léa Delaplace
* Programme d’options spécifiques à l’éloignement et à l’insularité des régions ultrapériphériques (POSEI) mené par l’Europe
source informationnelle : clicanoo.re
rédaction : intelligence artificielle